Bernard GUIGNARD, Conseil stratégie & management

Le management intelligent, levier de productivité

Une entreprise américaine de production de moteurs électriques, il y a une bonne vingtaine d’année, a comparé les résultats de deux décisions différentes d’investissements dans deux de ses filiales, pour améliorer sa rentabilité et ses délais de livraison : Une des filiales a choisi de renouveler son appareil de production industrielle. L’autre filiale a choisi de prolonger la durée de vie de son matériel de production et investir dans la communication interne.

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La filiale qui a choisi d’investir dans le renouvellement du parc matériel a certes augmenté ses cadences de production et réduit ses délais de livraison. Mais celle qui a choisi d’investir dans la communication interne a obtenu non seulement une amélioration de la productivité et réduit ses délais de livraison, elle a aussi réduit l’absentéisme et accidents de travail, trouvé de nouveaux process d’organisation en améliorant la qualité grâce à la créativité et une meilleure participation de ses personnels, et augmenter ses ventes. En un mot, la communication interne a permis de motiver ses troupes du personnel de production aux équipes commerciales. Inutile de préciser que l’investissement était moindre !

La communication interne poursuit un objectif majeur : motiver

Alors pourquoi et comment une simple modification du management peut augmenter la productivité ?

Pour comprendre, il faut tenir compte de deux facteurs : 1- les ressources humaines sont composées d’êtres « humains » avec leurs forces et leurs faiblesses, 2- la communication interne lorsqu’elle est managée avec professionnalisme et intelligence, permet de motiver les hommes et femmes qui travaillent dans l’entreprise.

Finalement, la communication interne permet d’atteindre un stade de motivation qui concerne aussi bien l’esprit d’équipe (Y compris au sens sportif), que l’esprit individuel. On passe d’une position où « On travaille dans l’entreprise » – voire « Je travaille pour un patron » à une position « Nous travaillons pour nous – Je travaille pour moi« , ce qui aboutit à « Nous travaillons pour notre entreprise comme pour chacun de nous« .

Comment la communication interne peut-elle aboutir à la motivation, et finalement à l’amélioration de la productivité ? La réponse est finalement dans la question : lorsqu’on est motivé on est tout simplement plus productif, plus coopératif, en meilleure forme, en meilleure santé, plus créatif, plus positif, plus collectif … Reste à savoir comment la gérer pour que cela fonctionne.

Cette remontée d’information va ramener une richesse d’informations la première fois sur les attentes de tous les personnels (cadres inclus). Le « matériel » d’information devrait constituer un véritable trésor concernant les attentes, ce qui motive, ce qui améliore les conditions de travail et les premières idées pour améliorer la qualité , les délais. Il conviendra ensuite de mettre en place un système de remontée d’informations régulière, et le plus adéquat à l’entreprise (chaque cas est différent). C’est ainsi qu’on impliquera chaque individu, chaque équipe. C’est ainsi que chacun se sentira écouté, respecté, pris en considération. Rien que cela, constituera le premier lot de motivation.

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Les plus pessimistes des dirigeants s’attendront sans doute à une remontée de rêves de salariés impossibles à réaliser. Qu’ils essaient, avec sincérité et sans démagogie. Ils seront surpris. Il ne faut pas oublier que chaque salarié, employé, manutentionnaire ou cadre partage un rêve secret qui s’appelle « Se lever pour se rendre au travail avec plaisir ». Un certain Bill Gore l’a compris bien en avance – dès 1958, l’inventeur du Gore-Tex. On trouve quantité d’articles sur son style de management. Personnellement, lorsque j’ai travaillé sur ces thématiques, je n’ai jamais rencontré d’échecs, y compris dans des pays où on me disait « Ah mais chez nous, les salariés ne sont pas assez matures« . Ce n’est pas une question de maturité. Il s’agit que l’homme le plus bête est un être vivant très intelligent. Nous y reviendront dans un prochain article.

La communication interne transversale désamorce les rivalités interne

Concernant le flux d’information à mettre au point en deuxième position, il s’agit de l’information transversale. On comprendra que la circulation d’informations entre niveaux équivalents est essentielle pour l’organisation et le bon fonctionnement d’une entreprise. Mettre en place ce process d’échanges transversaux permet de réduire considérablement les effets pervers de la compétition interne, désamorce les rivalités et met face à leurs responsabilités ceux qui ont la faiblesse de penser que le pouvoir s’obtient par la rétention d’informations. Le carriérisme enseigné dans certaines grandes écoles a mis bon nombre de cadres en difficulté, et d’entreprises avec. Il semble que cela tende à changer et c’est tant-mieux.

S’agissant des process de communication transversale à mettre en place, il faudra résister aux tentations telles que la réunionite aigüe, le bombardement en masse des mails « copie à … « . Là aussi, il faudra bien analyser les besoins de l’entreprise et des personnes concernées pour choisir des solutions efficaces, productives. Inutile, non plus de céder aux sirènes « plus ça coûte cher, et mieux ça doit être« . Le bon sens doit être privilégié.

Arrive en 3ème position, la mise en œuvre de la communication descendante. Ce flux de communication lorsqu’il est mis en place dans les entreprises ne pose pas de problèmes particuliers. Il faut cependant noter que dans les entreprises qui n’ont pas de personnel disponible et spécialisé dans la communication interne, l’ambition de diffuser un journal interne régulièrement s’avère un challenge impossible à tenir, qu’il soit en version papier ou en intranet.

Cette dernière remarque permet de se rappeler le début de cet article : la communication interne est bel et bien un investissement. On doit donc consacrer un budget stratégique après avoir fixé les objectif et ce que l’on attend comme retour sur investissement tant sur le plan qualitatif que quantitatif : productivité, délais de livraison, absentéisme etc…

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